Funeste Fenêtre
Funeste Fenêtre
Un cimetière en Lorraine.
Tout y est gris, même les fleurs, comme si les gens ne devaient pas y être seulement tristes, mais désespérés.
Triste à mourir
Et ce ciel qui n'en finit pas d'être gris-cimetière-de-l'est, et ce déluge qui n'en finit pas lui non plus, à tel point que j'ai presque peur de mourir noyée en sortant m'intoxiquer sur ma fenêtre.
Oui, le fumeur invétéré, vivant en milieu nicotinophobe, est un être trés courageux. Bravant les éléments et les funestes présages de sa famille ("tu vas mourir"), il a toute les audaces quand il s'agit de s'en griller une. Le carrelage brulant et la chaleur assomante, les matins glaciales et le carrelage qui brule encore mais à cause du froid, et la pluie en toute saison, rien ne l'arrête.
Et j'en suis là, à me faire tremper la gueule à la moindre bourrasque de vent, tétant gouluement le bout empoisonné de Dame Nicotine. Et j'aspire et je recrache comme si ma vie ne tenait qu'à ça, avec l'air d'une junkie en manque, assouvissant son fumeux penchant sous un ciel funèbre.
Ma clope est mon radeau dans ce déluge, et j'en viens à me dire qu'hors de L**** S*****, point de salut.
Mieux vaut arrêter là ce post fumeux, évitons de réveiller les foudres d'associations de non fumeurs, qui dans leur folie de contrôle de la vie des autres, pourraient m'accuser d'incitation à fumer
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C'est donc pleinement confiante en votre libre-arbittre que je déclare ici ma volonté la plus sincère de ne jamais arrêter de fumer (et j'emmerde par avance, en toute amitié et liberté de conscience, les bonnes âmes qui voudraient me convaincre)
Mi-tigée, saine de corps et d'esprit, Nice le 16 janvier 2008